Le projet « Les Hostilités » est le fruit d’une commande passée par le festival Actoral à l’artiste Léa Drouet
© Léa Drouet
Le projet « Les Hostilités » est le fruit d’une commande passée par le festival Actoral à l’artiste Léa Drouet et qui l’invitait à proposer une forme courte dans le cadre du programme L’objet des mots. Ce dernier - soutenu par le Conseil des arts et des lettres du Québec et la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) France, Belgique, Canada - met en relation des auteur.es et des artistes issues de champs artistiques différents afin que ces duo transdisciplinaires proposent une mise en espace ou une performance. Cette année l’Objet des mots a choisi un thème - la violence - et a invité des auteures et des femmes artistes à s’en saisir.
La question de la violence et de ses formes contemporaines - surexposées parfois, cachées en certains aspects, manipulées très souvent... - est au centre de la création dans laquelle Léa Drouet s’est engagée depuis plusieurs mois et qui sera présentée sous le titre de Violence(s) au théâtre Nanterre-Amandiers puis au Kunstenfestivaldesarts en mai 2020. Elle s’est donc saisi du cadre de l’Objet des mots pour mettre en travail certaines dimensions de l’écriture scénique qu’elle souhaite développer pour le projet, au croisement de l’inscription scénique, sonore et textuelle. C’est l’auteure Adeline Rosenstein qui s’est emparé de l’espace des mots et de la narration afin de fournir à la metteure en scène-performeuse Léa Drouet, à la scénographe Élodie Dauguet et au créateur sonore Elg, non pas la bonne représentation ou la juste définition de « La Violence » à illustrer mais bien l’une des strates d’expression de cette complexe réalité qu’est la violence prise dans son caractère fondamentalement métamorphique. En une trentaine de minutes, « Les Hostilités », nous fait passer de l’histoire d’une violence que, comme beaucoup d’autres, on regarde de loin via les prismes rationnels de l’information et de la géopolitique contemporaine, à l’expérience des ilots de résistance qui se dessinent dans les plis des violences orchestrées. Oui, aujourd’hui encore plus qu’au moment où Nietzsche le prédisait, « Le désert croit ». Mais nous continuons à croire dans les oasis qui le parsèment et qui peuvent passer du statut de l’illusion trompeuse à celui des fictions généreuses qui distribuent, au travers des grains de sables, des embryons de mondes possibles où la violence se convertit en relations politiques et en multiples formes de vie.
Mise en scène et interprétation: Léa Drouet
Texte: Adeline Rosenstein
Scénographie: Elodie Dauguet
Création sonore: Elg
Collaboration dramaturgique: Camille Louis
Durée : 30 minutes