Remise des prix
Sándor Márai, Dernier jour à Budapest, Éditions Albin Michel Titre original hongrois : Szinbád hazamegy, 1940 Traduction par Catherine Fay, lauréate du Prix Nicole Karatson-Bagarry 2018
Budapest, ici, est la ville réelle, trépidante et avide, des années quarante qui se déploie comme scène d’une réalité autre, embrassant de ses décors le souvenir nostalgique et la mélancolie de ses dramatisations. Écrivain et gentilhomme, Sinbad, le protagoniste réincarne l’autre Sinbad, le marin naufragé des rêves d’amour légué par les romans de Gyula Krúdy, il lui rend hommage tout en laissant voir leurs différences.
Le Sinbad de Márai est un pigiste gagne petit, un père de famille sous le fardeau moral de l’âge que la liberté des songes fait basculer dans le néant. Les divers dédoublements, celui de la ville, celui du personnage s’inscrivent dans la division entre un présent et un avant, les vraies valeurs, le vrai style de vie des Hongrois n’étant conservés que dans l’œuvre littéraire des générations qui ne sont plus. Écrivain d’un monde finissant, Márai décrit le présent vécu comme passé avec des accents poignants qui situent ce livre quelque part entre les regrets d’un Tchékov et les pleurs du concerto d’Aranjuez.
Entrée libre
Réservation obligatoire : reservation@instituthongrois.fr | +33 1 43 26 06 44