Dans son premier long-métrage de fiction la réalisatrice catalane amène le spectateur dans un voyage cru et sensible en Afrique autour des nouvelles formes de domination économique nord-sud.
Après un master en documentaire de création à l’Université Pompeu Fabra de Barcelone et la réalisation de court-métrages qui la font remarquer dans le circuit des festivals nationaux, son premier long-métrage, La plaga (2013), lui assure une reconnaissance internationale. Elle participe avec ce dernier au programme Talent Campus de la Berlinale, où aura lieu la première du film.
2019, avec Elena Andrada, Diomaye A. Ngom, Sergi López, Ian Samsó, l’histoire des vacances d’une famille au Sénégal, est son premier film de fiction. Il partage avec les œuvres précédentes un intérêt poignant pour les sujets les plus contemporains ainsi qu’une recherche formelle qui passe par le croisement des genres.« Le Voyage de Marta évite la vision manichéenne de la situation. Tous les Africains ne participent pas de la même façon au jeu du tourisme, ni ne recueillent de manière égale les profits qu’il génère. De même, les touristes ne forment pas non plus un groupe homogène. Cependant, les conflits et les relations de pouvoir au sein de chaque groupe, et plus particulièrement les conflits liés à la domination des hommes sur les femmes, jouent un rôle essentiel. Dans le film, ni les Africains ni les Européens ne sont vraiment irréprochables et aucun n’échappe à un questionnement moral. »
Neus Ballús.