Nous vous invitons à la soirée littéraire dédiée à Bohumil Hrabal, Ivo Vodseďálek, Egon Bondy, J. H. Krchovský, Zbyněk Hejda, Petr Král, Vladimíra Čerepková, Petr Hruška et Jean-Gaspard Páleníček.
Animée par Jean-Gaspard Páleníček, poète et traducteur.
Au lendemain de l’horreur des camps de concentration, et dans le nouveau contexte de la terreur instaurée en février 1948 par les communistes, des auteurs comme Bohumil Hrabal, Ivo Vodseďálek ou Egon Bondy réunis autour des éditions clandestines Půlnoc (Editions de Minuit) et influencés à l’origine par le surréalisme en arrivent à prôner une poésie au plus près du réel et de la quotidienneté.
Plongés dans une réalité qui échappe à l’entendement et face à laquelle les courants modernes artistiques semblent désormais inadéquats, leurs mots d’ordre sont le « Réalisme total » et la « Poésie pitoyable ». Reprenant la fameuse phrase qu’a André Breton dans Nadja, « La Beauté sera convulsive ou ne sera pas », Vodseďálek inscrit en incipit de son recueil La Poésie pitoyable : « La poésie sera pitoyable ou ne sera pas. » Affirmation en apparence provocatoire que l’on pourrait cependant paraphraser ainsi : « La poésie sera authentique ou ne sera pas ».
En effet, dans le contexte de la propagande totalitaire et de sa langue de bois, ôtant aux mots leur sens et leur poids, le poète ne peut plus être le chantre des grands mouvements historiques et artistiques, il doit prendre sur lui la responsabilité de rendre au mots leur valeur, à l’homme son humanité, de nommer la réalité avec le plus de précision possible, se recentrant sur « ces petits riens que d’ordinaire l’on ne voit pas mais qui constituent pourtant la trame intime de l’existence » (Petr Král).
Au cours cette soirée, partant des leurs textes radicaux du début des années 1950, nous suivrons l’évolution de cette lignée particulière à travers l’œuvre de plusieurs autres poètes tchèques de la seconde moitié du 20e siècle, jusqu’à nos jours.