Dans le cadre du cycle 'La literatura catalana en tots els accents' le Centre d'études catalanes de la Sorbonne organise une rencontre avec l'écrivain Francesc Serés.
Le Centre d’études catalanes de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université accueille le mardi 6 mars une rencontre avec l’écrivain Francesc Serés, directeur de la Résidence Faber d’arts, sciences et humanités et auteur de la trilogie consacrée à la terre De fems i de marbres et du roman La pell de la frontera. Animée par les enseignants du Centre.
Ouvrages de Serés traduits en français :
Contes russes (Jacqueline Chambon, 2012), traduction de Laurent Gallardo. Prix Ciutat de Barcelona 2009.
En amoureux de la littérature russe, Francesc Serés invente non seulement ces Contes russes mais aussi les auteurs qui auraient pu les écrire. Ce faisant, il se mesure avec humilité et humour à la Russie éternelle. Territoire mythique où la toundra infinie, la forêt impénétrable et les bulbes du Kremlin ont fait fantasmer des générations de lecteurs, et en regard duquel l'URSS ne fut qu'une épopée sanglante de plus. Territoire dont la démesure a sans doute donné naissance à la non moins mythique âme russe, irrationnelle et débridée, généreuse et cruelle. Mais si ces contes s'ancrent dans la littérature, ils parlent, sous couvert de fiction, de Russes bien réels, comme ce couple vieillissant qui décide d'aller finir ses jours dans la maison quittée deux ans plus tôt quand la centrale de Tchernobyl a explosé, ou cette descendante d'anciens aristocrates qui n'ignore pas que, si sa famille a réussi à conserver son prestige et même à prospérer à travers les guerres, la Révolution et le règne de Poutine, c'est grâce au sacrifice, à chaque génération, de la plus jolie de ses filles.
La Force de gravité (Fédérop, 2012), traduction de François-Michel Durazzo. Prix national de littérature 2006.
Des camionneurs, des ouvriers métallurgistes, un apiculteur, une guérisseuse, de jeunes coureurs cyclistes qui s’épuisent chaque dimanche à gagner une course, un garde forestier solitaire, un jeune drogué qui se meurt, un médecin d’un village de montagne…, tels sont quelques-uns des personnages, parmi d’autres, qui apparaissent dans les dix-sept nouvelles de La Force de gravité, toutes situées dans la Catalogne des trente dernières années : la Catalogne de l’intérieur, dévastée par les incendies de forêt, celle de la Costa Brava, où les pêcheurs ne pêchent plus et qui, pour survivre, n’ont d’autre moyen que de vendre aux touristes étrangers des souvenirs dérisoires fabriqués pour la plupart en Chine ; ou celle encore de Barcelone, ville grouillante de monde, avec son port immense, labyrinthe de quais où les hommes semblent bien peu de chose, écrasés par la présence des grues, des conteneurs et des chariots élévateurs. Pour chacun des personnages de Francesc Serés, la vie n’est rien d’autre qu’efforts incessants pour s’opposer à la force de gravité…