Suite du cycle consacré à la découverte de la production riche et variée du grand studio japonais Shintoho, usine à films "nouvelle vague".
La Shintoho (Nouvelle Toho) a été fondée en 1947. Elle est la plus jeune des compagnies de l’âge d’or avec la Toei, créée en 1951. Malgré sa taille modeste et son assise financière fragile du fait qu'elle soit née d'une scission avec la compagnie Toho, elle a réussi à produire près de 800 films.
Quelques productions à grand budget confiées aux meilleurs réalisateurs du moment qu’elle a invités dans ses studios (Kajiro Yamamoto, Yasujiro Ozu, Kenji Mizoguchi, Akira Kurosawa..) sont devenus des classiques du cinéma mondial ; tandis que d'autres, moins ambitieuses, données par les cinéastes maison, étonnent pourtant encore aujourd'hui par leur touche de modernité.
La Shintoho, pour se faire une place au sein d'un studio system déjà saturé, joua la carte de l’audace en inventant des sous-genres cinématographiques à l'imagination débridée. Le fait qu'elle ait été fondée dans un contexte de crise (conflits syndicaux au sein de la Toho), qu'elle ait pour ainsi dire surgit du néant sans être rattachée à une tradition esthétique qui l'aurait contrainte, tout cela a poussé la Shintoho à adopter la liberté sans entraves pour survivre.
Exemple unique dans l'histoire du cinéma mondial, l'étoile filante Shintoho - elle fait faillite en 1961 - a été littéralement une usine à films "nouvelle vague". Elle possède un patrimoine important en cours aujourd'hui de réhabilitation critique, et dont la connaissance est essentielle pour qui veut apprécier les enjeux esthétiques du septième nippon à une époque décisive de sa trépidante histoire.
**Films présentés du 13 janvier au 24 mars (programme sur www.mcjp.fr) : **
Les lumières de Tokyo (1951 / 87’ / MÉLODRAME DE MIKIO NARUSE / AVEC KINUYO TANAKA)
Miki Hirate (1951 / 68’ / FILM DE SAMOURAÏ DE KYOTARO NAMIKI / AVEC SO YAMAMURA)
Les fossettes de Tokyo (1952 / 88’ / COMÉDIE DE SHUE MATSUBAYASHI / AVEC KEN UEHARA)
Dans le bas-quartier de Yokocho (1953 / 98’ / DRAME DE HIROSHI SHIMIZU / AVEC SHUJI SANO)
Le policier et le fantôme (1958 / 75’ / FILM D’HORREUR DE NOBUO NAKAGAWA / AVEC SHOJI NAKAYAMA)
Le détective de l’ombre (1959 / 85’ / FILM DE SAMOURAÏ DE NOBUO NAKAGAWA / AVEC KANJURO ARASHI)
La famille impériale, la guerre et la nation (1960 / 95’ / FILM HISTORIQUE SEMI-DOCUMENTAIRE DE KIYOSHI KOMORI / AVEC KANJURO ARASHI)