Ces dernières années, Lauren Huret s’est intéressée aux croyances, mythes, idées et fantasmes qui naissent dans les zones d’ombre que projette l’amoncellement de nouvelles technologies.
© Margot Montigny
Pour sa première exposition personnelle en France, Lauren Huret se penche s ur un aspect particulièrement invisible d’Internet : l’effacement d’images qui, paradoxalement, laisse des traces. Pour gérer le flux d’images qui se déversent sans cesse sur leurs plateformes, Facebook ou Instagram font appel à des entreprises de sous-traitance qui emploient des centaines de milliers de personnes dont la profession, modérateur, consiste à trier et censurer ces contenus. Exposés à des dizaines de milliers d’images traumatisantes chaque jour, soumis à des conditions de travail effrayantes, les modérateurs de contenu — qui travaillent principalement à Manille, aux Philippines — n’ont accès à aucun support psychologique et sont tenus au silence par des rapports obscurs liés à la sous-traitance. Lauren Huret aborde ce travail méconnu. Avec son concept d’« image maudite », l’artiste interroge les conséquences psychiques et physiques de ce travail, ainsi que ses effets à long terme pour nos sociétés.
Dans son nouveau projet de vidéo et par le biais d’une maquette architecturale qui reflète le système labyrinthique de ces bureaux et ces réseaux, Lauren Huret associe ses recherches et les échanges approfondis avec des experts à une pratique documentaire de terrain, à Manille, en filmant les lieux de travail.
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