Marcher, une activité créatrice ?

Marcher, une activité créatrice ?

Bien plus que la répétition d'un automatisme corporel, la marche est synonyme de liberté, un apprentissage de la lenteur, une manière de se perdre dans le paysage, un déclencheur de créativité. On connaît les promenades d’Emmanuel Kant dans Königsberg ou celles de Frédéric Nietzsche dans les hauteurs de l'Engadine : marcher relèverait-il, donc, de l’exercice philosophique ? La représentation théâtrale change-t-elle lorsqu’elle se déplace sur les routes ? Quelles sont les caractéristiques de l’écriture itinérante ? Tantôt flânerie, errance, tantôt pèlerinage : qu’est-ce qui relie les mille et une façons de marcher à la créativité artistique ? Pour en discuter, l’institut invite ce soir Giuliano Scabia, poète et grand metteur en scène dont le théâtre itinérant a bouleversé les règles du jeu dramaturgique, Frédéric Gros, professeur des universités à l'Institut d'études politiques de Paris et auteur de Marcher, une philosophie (Carnet Nord, 2009), et l’écrivain Enrico Brizzi qui dans Nessuno lo saprà. Viaggio a piedi dall'Argentario al Conero (Mondadori, 2005) et Il sogno del drago. Dodici settimane sul Cammino di Santiago da Torino a Finisterre (Ponte alle Grazie, 2017) a fait de ses promenades le sujet de prédilection de son écriture. Pendant la soirée sera également projeté le documentaire Le diable et son ange (vosf, 34’) de Jean Marie Richard, qui en 1983 a suivi l’aventure théâtrale de Scabia le long des routes de France.