Exposition de Kim Solbi / installation vidéo, photo & dessin
L'origine du trou, vidéo noir et blanc, 9min 42, 2016
Inspirée par une expérience traumatique, qu’elle a vécu un jour coincée dans un ascenseur, Kim Solbi a entrepris un travail artistique sur la lumière, ou plutôt sur la manière dont la lumière prend place dans le processus de création d’une image.
Très jeune, elle a été enfermée accidentellement dans un ascenseur. Plongée dans le noir total, seule et terrifiée, l’enfant qu’elle était alors croyait rêver. Mais cet étrange rêve a vite viré au cauchemar…Elle a été assaillie par une terrible angoisse, du fait que personne ne pouvait ni la voir ni l’entendre. Lorsqu’on l’a finalement retrouvée, c’est d’abord un rai de lumière qu’elle a vu entrer à travers une petite fente dans la cabine et des voix qu’elle a entendues au-dessus d’elle. Outre cette lumière salvatrice, c’est aussi le regard lumineux de ses sauveteurs qui reste gravé dans sa mémoire. Car ce regard l’a, en quelque sorte, rendue visible et ramenée à la vie.
Cette scène, cette image de l’apparition de la lumière a profondément marqué Kim Solbi, à tel point qu’elle continue aujourd’hui à mener ses réflexions artistiques autour du thème de l’ombre et de la lumière. Pour elle, la lumière est synonyme de regard, de conscience, elle éclaire, pénètre, reflète…, révélant l’essence des choses, leur clarté ou leur obscurité.
L’artiste tente ainsi de reconstituer la trajectoire de la lumière, ou encore de la « matérialiser » à travers différents dispositifs qu’elle élabore dans ses vidéos, dessins, photographies…, s’employant à créer une sorte de « fissure », de point de passage du regard qui, selon elle, constitue une ouverture sur le monde, la vitalité créatrice.
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Kim Solbi est née en 1989 à Ulsan. Elle a obtenu une licence de Beaux-arts, option design - spécialité design mode - à l’Université Sang-Myung en Corée du Sud (2011), puis travaillé à Séoul comme styliste jusqu’en 2014. À son arrivée en France, elle reprend ses études à l’École des Beaux-arts de Versailles où elle obtient un diplôme d’Arts plastiques, option vidéo-installation (2017), puis un post-diplôme. Elle continue son cursus et commence cette année son Master I d’Arts plastiques à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Cette exposition est sa première exposition personnelle.