Pour sa première exposition personnelle en France, l’artiste suisse et brésilien Pedro Wirz imagine une installation immersive, placée dans une réalité dont la temporalité est difficile à cerner.
© Margot Montigny
Sommes-nous plongés dans une histoire archaïque où nous témoignons de l’évolution de la vie sur terre ? Ou est-ce là une projection dans un futur où les êtres et la matière s’uniraient en des croisements incertains ?
L’installation de Pedro Wirz pour le Centre culturel suisse se présente comme un habitat chaud et terreux, un cocon ou un nid qui pourraient donner naissance à la vie. La forme d’existence qui en jaillirait se débarrasserait des divisions construites entre la nature et la culture, entre les architectures humaines et animales, et un équilibre prendrait forme. Tout cela s’incarne dans une esthétique ambiguë. Tandis que les tours en terre rappellent des constructions de termites, elles évoquent tout autant une skyline d’immeubles croûtés de terre, comme submergés par les éléments naturels. Les oeufs multicolores en chiffons, plastique et autres débris attirent par leur matérialité, mais se composent uniquement de déchets, et les créatures grenouilles montrent aussi des éléments anthropomorphes. Pedro Wirz se sert d’images, de formes et de matériaux qui évoquent des mythes anciens, tout en se demandant quelles nouvelles narrations pourraient naître de l’humus du présent et correspondre aux peurs et aux espoirs contemporains.
PLus d'infos sur notre site