Dans le cadre du Festival Francophonie Métissée, le Centre Wallonie-Bruxelles accueillera une pièce de Bernard-Marie Koltè et mis en scène par Thibaut Wenger
© Christophe Urbain
Dans un pays d’Afrique de l’Ouest, le chantier d’une grande entreprise française est en passe d’être fermé. Ne restent plus que Horn, chef au bord de la retraite, et Cal, un ingénieur. L’arrivée simultanée d’une jeune femme que Horn a fait venir de Paris pour l’épouser et d’un Noir mystérieusement entré dans la cité des Blancs pour réclamer le corps de son frère, mort la veille sur le chantier, va catalyser la violence latente de la situation...
Un western métaphysique dans une Afrique rêvée
Combat de nègre et de chiens est pour moi une grande pièce sur la peur, la dissimulation, le mensonge, le commerce que nous entretenons avec la culpabilité et la mauvaise conscience. Koltès disait : « Cette pièce ne parle pas de l’Afrique, car je ne suis pas un auteur africain ». En effet, le sujet n’est pas tant l’Afrique qu’un microcosme européen fermé confronté à l’inconnu, au mystère, au sacré, dans ce continent des peurs qu’est pour nous l’Afrique. Nous savons ce que la richesse de notre continent doit au pillage des ressources de ceux qui se noient aujourd’hui dans le tombeau qu’est devenu la Méditerranée. Et plus notre sentiment de culpabilité est profond, plus le racisme est fort pour nous couper de ceux qui pourraient nous reprocher de vivre comme des chiens.
Comme le ferait Shakespeare, qui d’après Wietkewiecz touche à la forme la plus pure du théâtre parce qu’il théâtralise ce qui est à l’intérieur, Koltès transforme cette culpabilité en personnage, Alboury, cet autre noir qui porte le nom d’un roi, ce frère venu avec entêtement, opiniâtreté, demander une seule chose : le corps de celui qu’on a écrasé, dissimulé, fait disparaître dans un tuyau de merde pour continuer à vivre sans le voir, sans que sa dépouille n’inquiète notre mauvaise conscience.
Thibaut Wenger
GÉNÉRIQUE
Distribution : Avec Berdine Nusselder, Fabien Magry, Thierry Hellin, François Ebouele
Scénographie Arnaud Verley.Costumes Claire Schirck. lumières Matthieu Ferry. Musique et sons Geoffrey Sorgius, Grégoire Letouvet
PRODUCTION
Coproduction : Premiers actes, Théâtre des Martyrs / La Servante, La Filature – scène nationale de Mulhouse, Relais culturel régional de Thann.
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles / Service du théâtre, du Ministère de la Culture / DRAC Alsace, de la Région Alsace, du dispositif Arts vivants en Alsace / Les Régionales, de la SPEDIDAM et de l'ADAMI.
Accueil en résidence au Relais culturel régional de Thann.
>>> Entrée sur réservation dans la limite des places disponibles et dans le respect des normes sanitaires.
Port du masque obligatoire.