Lisez-vous le belge ? La popularité de cette question, prenons-en les paris, ne cesse de croître. En cette rentrée d’automne, laissez-vous embarquer pour des aventures au pays de la fiction.
© Impression nouvelles / Castor Astral
Dans ces années-là, les adultes étaient libérés. De contrit à sans tabou, le sexe était au cœur de tout. Joyeux, bardés de musiques et d’électroménagers, les parents laissaient leurs petits avec des paquets de surgelés pour partir à l’étranger. Et cette insouciance qui faisait ambiance… Les hommes en verve avec, dans leur sillage, les épouses, leurs regards posés, leurs gestes prétendus soignants, l’indicible : les corps d’enfants photographiés, chosifiés et – au passage – abîmés.
Cela se passe dans un clos ; une sorte de ghetto qu’il faut fuir, fuir – et oublier.
Quarante ans plus tard, la narratrice revient vers le lieu délaissé; et retrouve, quasi en l’état, les émotions qui l’avaient habitée. Elle cingle ses personnages, assemble les épisodes. Vient enfin une image, et sortent les non-dits. Dire, aujourd’hui, sans pudeur, ce que leur liberté a coûté à… ces enfants-là.
Une réflexion sur la paternité et le rôle des pères dans notre société.
Nicolas Crousse assemble ici les pièces éparpillées du puzzle de son enfance. Au fil des pages, il convoque ses souvenirs d’enfant rêveur et solitaire, hypnotisé par les oeuvres de Marc Chagall, et s’interroge sur ses relations familiales. Notamment celle qu’il entretient avec son père, poète égaré, voyageur, souvent absent.
À travers cette quête identitaire, l’écrivain interroge la notion de paternité, d’abord en tant que fils, puis dans son rôle de père. Par l’écriture, il parvient à se détacher progressivement de la figure paternelle pour retrouver sa propre identité. Retour en pays natal est l’histoire d’une enfance portée par l’amour d’un fils pour son père.