La possibilité du vide
Emilio Chapela, La Seine, 2022. Tirage photo jet d’encre pigmentaire, peint à la main.
L’Institut culturel du Mexique en France présente, en collaboration avec la galerie new-yorkaise Henrique Faria Fine Art, la première exposition personnelle en France de l’artiste conceptuel mexicain Emilio Chapela, dont le travail explore les liens entre l'art et la science, coordonnés par la pensée écologique.
Membre du Système national des Créateurs d’art du Mexique et titulaire d'un doctorat en recherche artistique de l'Université de Plymouth, au Royaume-Uni, Emilio Chapela (1978) s'intéresse à l'astronomie, à la physique, au climat, à la météo, à la géologie, aux rivières et aux montagnes.
Dans ses peintures, vidéos, dessins, œuvres sonores et textiles, Emilio Chapela explore le vide et y trouve de la matière : couleur et possibilité, vie et mort. Dans l’exposition VACÍO, il apporte de nouvelles nuances à un concept introduit dans l'histoire de l'art par Yves Klein, en décrivant les liens fragiles entre la Seine et le Tequendama, chute d’eau située en Colombie, actualisant le vide à l'ère de l'anthropocène.
Après avoir exploré les systèmes de données, le langage, l'expérimentation scientifique et les réseaux d'échange d'informations, il questionne la notion de vide à travers l’évocation d’un saut qui nous apparaît comme une métaphore de l'effondrement collectif. Alors que la chute libre de l'humanité s'accélère, nous ne pouvons nous empêcher d'admirer au passage la beauté paradoxale produite par les polluants que nous avons libérés dans l'environnement, tout comme nous ne pouvons renoncer à vivre alors que nous nous dirigeons vers un avenir plus que sombre.