P. Restany le définit comme un « réaliste de la communication » Son travail autour des médias fait parti de l’exposition Grand(s) Ecran(s) organisée par le galeriste Pascal Gabert et Robert Bonaccorsi
Les œuvres présentées par la Galerie Pascal Gabert témoignent, dans la pluralité des approches des 12 artistes contemporains exhibés, d’une synergie qui favorise la mise en question de la représentation. La présence intrusive des écrans ne se remarque pas ou plus et configure le quotidien. Écrans surdimensionnés mais surtout écrans portables qui impliquent de baisser les yeux. Une soumission volontaire (physiquement obligatoire) qui oblitère la vision « di sotto in sù » du désir cinématographique. Plongée, contreplongée, plan, séquence, cadre, montage, collage, tableau... Ici encore tout est affaire de perspective, de point de vue, de manière de voir. De références, de thèmes, de décors, de fantasmes captés, croisés, entrelacés, recréés, assumés ou inconscients. L’image et sa présence, son évidence panoptique contemporaine, sont moins que jamais innocentes!
Extrait de la présentation de Robert Bonaccorsi.
Joan Rabascall y présente ses pièces Western TV, Anemic TV, et Hitchcock TV (1996), Titanic TV (2000), James Dean TV (2001), Snow White TV (2004), Zen TV (2010), et Imperial flag (2011).
L’artiste
En 1962, Joan Rabascall (Barcelone 1935) fuit la censure et la pesanteur du régime franquiste en 1962 pour s'installer à Paris, où il abandonne les supports traditionnels au profit des nouveaux médias. Le travail de Rabascall a fait l'objet d'expositions dans le monde entier, entre autres au Centre Pompidou en 1994 et 1996, au Metropolitan Museum de Tokyo en 2000, au Neues Museum Wesserburg de Brême en 2001, au Centre d'art Villa Tamaris à La Seyne-sur-Mer en 2003, au musée Reina Sofia de Madrid en 2008. En 2005, l'Institut franco-japonais de Tokyo accueille sa série photographique My Collection (catalogue paru aux éditions Jannink). Le MACBA de Barcelone lui a consacré en 2009 une importante rétrospective et la ville de Barcelone lui a décerné le Prix des Arts Plastiques.
L’œuvre
Joan Rabascall construit une œuvre dans laquelle l’utilisation et la manipulation d’images tirées des mass-medias créent un discours ouvertement critique sur les mécanismes, les messages et les platitudes que ces médias imposent. Son travail se situe au centre d’une vision « perverse » et incisive de l’objet et du consumérisme se développant en Europe en contraste avec la fascination pour les produits industrialisés du pop art américain. Rabascall remplit ses toiles en isolant des images photographiques et provoque ainsi, chez le spectateur, une lecture critique de notre époque.