L’Institut culturel du Mexique donne carte blanche au peintre Edgardo Navarro dont les peintures nous invitent à de drôles de déplacements dans une histoire de l’art en écho à la grande histoire.
Edgardo Navarro. Hole Times, 2015
Peintre d’origine mexicaine, Edgardo Navarro vit et travaille à Paris. Il a enrichi son enseignement à Leipzig, en Allemagne et à la Villa Arson de Nice avant de s'établir à Paris. La pensée métisse de son pays d'origine, creuset d'époques et de civilisations, l'a habitué à multiplier les focales sur une même réalité. Son univers artistique repose sur un emboîtement de l'histoire de la peinture et de son parcours personnel.
Telles des portes d’accès à des univers parallèles, les toiles d’Edgardo Navarro s’articulent les unes aux autres, comme autant de clés susceptibles de dissiper le mystère. Horizons, lentilles de verre, miroirs, fenêtres, cactus, tissages et regards absents nous embarquent à bord d’un ballet kaléidoscopique de mirages et d’illusions d’optique.
A notre insu, les images incisives s’impriment subtilement dans notre esprit, et nous endossons le rôle des personnages, occupant des espaces étrangement familiers. La figuration, si évidente dans l’œuvre du peintre, est présentée cryptée. Ses images entrent en dialogue avec la perspective de la Renaissance, la morphologie flamande, la lumière symboliste, la force du muralisme mexicain et le côté ludique de la géométrie.
En complicité avec l’artiste, l’Institut culturel du Mexique rassemble dans cette exposition une sélection d’œuvres récentes accompagnées de carnets de travail révélant une partie du processus créatif de l’artiste, lequel s’affranchit du pittoresque folklorique pour construire des passerelles, des ponts mettant en lumière la beauté de la duplicité et de la faille.