La compagnie de danse Dairakudakan revient à la MCJP avec deux nouvelles pièces. Fascinant et résolument grotesque.
"Asura"
Chorégraphie et interprétation : Naomi Muku / Direction artistique : Akaji Maro / Pièce pour 8 danseurs / Prix du meilleur espoir de l’Association des critiques de danse du Japon (2016)
C’est parce qu’on lui dit un jour que son visage peint en blanc ressemblait à celui de la statue d’Asura que Naomi Muku s’intéressa à ces démons de la cosmogonie bouddhique. D’autant que cette célèbre statue du VIIIe est exposée au temple Kofukuji de Nara, ville dont la danseuse chorégraphe est originaire. Mais pourquoi ces êtres malfaisants et belliqueux sont-ils représentés avec des visages d’une grande douceur empreinte d’inquiétude ? De ce questionnement est née la pièce de Naomi Muku qui est avant tout un hymne à la paix en ces temps troublés.
"Paradise"
Chorégraphie, Direction artistique, Interprétation : Akaji Marô / Pièce pour 21 danseurs
« Alors que je réfléchissais à ma nouvelle création, ces mots me sont venus à l’esprit : paradis, paratyphoïde, paranoïa… Que des noms de maladies! » Le chorégraphe septuagénaire Akaji Maro explique que si les représentations de l’enfer sont nombreuses, l’homme a toujours eu du mal à imaginer le paradis. Dans cette pièce, il nous présente sa vision singulière teintée d’ironie d’un paradis où plaisir et souffrance sont étroitement liés. Sur des musiques de Keisuke Doi, maître de la flûte shakuhachi, et de Jeff Mills, pionnier de la techno.